Vérifier le CV avant l’embauche
Généralement, en France, le CV n’est pas vérifié. C’est ainsi, qu’en 2018, 65% des CV étaient faux ou « améliorés », c’est-à-dire dont la plupart des informations sont correctes à quelques exceptions près.
Seulement voilà, ces quelques exceptions peuvent s’avérer décisives pour être embauché ou rejeté.
Parmi les fausses informations, se trouvent :
- Un niveau d’étude au-dessus de celui réellement atteint
- Une période se terminant par un diplôme alors que le candidat a échoué
- Une première expérience professionnelle qui est inventée
- Un « trou » dans sa carrière disparu par l’augmentation de la durée d’un poste allongée ou d’une embauche anticipée au poste suivant
- Une réalisation de son chef décrite comme la sienne
Ou, plus subtils :
- La durée d’occupation d’un poste limitée à décembre et janvier et qui, sans les mois, donne l’impression d’y être resté deux ans
- Une activité sportive jamais pratiquée
- Un loisir qui consiste à être spectateur et non acteur
- Un bénévolat dans une association jamais fréquentée
Le doute
Le doute sur la véracité d’une information sur un CV vient à tout moment.
D’abord, à la lecture du CV, quand il y a des erreurs sur les dates. Un candidat trop jeune pour avoir décroché un diplôme ou dont le stage s’est transformé en emploi.
D’une manière plus générale, lorsque les informations se contredisent.
Cependant, c’est surtout durant l’entretien d’embauche, que la plupart des candidats « faussaires » sont découverts.
C’est le meilleur moment pour le recruteur de déceler les anomalies.
Pour cela, il faut interroger le candidat sur les points de détails, le déroulement des tâches effectuées, leurs résultats, les cohérences entre formation et emploi, etc.
La PNL, ou Programmation neurolinguistique, permet de déceler les « inventeurs d’histoire », les mensonges se voient dans la gestuelle du candidat, avec de la pratique.
Les tests passés à l’occasion de l’entretien d’embauche facilitent la détection d’anomalies dans le savoir, notamment le niveau de connaissance d’une langue ou un savoir technique.
Après l’entretien, une vérification, auprès de l’organisme de formation ou d’un ancien employeur, confirme ou infirme les propos tenus par le candidat.
Le profil sur les réseaux sociaux donne également des indications sur la réalité du candidat.
Enfin, durant la période d’essai, sur le principe que « c’est au pied du mur que l’on voit le maçon », le manque de pratique ou l’absence de compétences, notamment de savoir-faire, les carences sont vites découvertes.
Et si
Et si la période d’essai est terminée et que le pot-aux-roses est découvert trop tard, alors l’employeur peut appliquer une sanction, probablement un licenciement pour faute grave.
Dans la pratique, l’employeur en informe son intermédiaire, cabinet de recrutement, entreprise de travail temporaire, futur employeur ayant reçu le CV de l’ancien salarié lors d’un contrôle de référence.
Le mieux
D’un côté, rédiger un CV qui correspond à la réalité, quitte à supprimer des informations et à trouver les réponses adéquates aux questions inévitables.
De l’autre, être vigilant et prendre le temps d’interroger candidat et vérifier les informations de la lecture du CV jusqu’à la fin de la période d’essai, voire après.
Philippe Garin, plus de 20 ans de management en entreprise
Pour plus de conseils, contactez-moi : phgarin@gmail.com
Pour en savoir plus :
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