La réponse que l’on ne peut plus entendre
A la fin d’un entretien d’embauche, il arrive que l’on entende la réflexion du recruteur : « vous êtes surqualifié pour le poste », lorsqu’il vous annonce qu’il renonce à vous recruter.
Cela devient très irritant lorsqu’il s’agit de la n-ième fois.
Vous avez beau mis toutes les chances de votre côté avec un beau CV, une belle lettre de motivation et un pitch superbe, vous êtes confronté à un décalage entre vos espérances et la réalité du terrain.
Êtes-vous vraiment « surqualifié » ?
Au moment de la perte de son emploi, il se passe un phénomène très courant ; la perte de sa confiance en soi et de son estime de soi. La conséquence de ce phénomène est que l’on craint de mettre un temps trop long pour retrouver un emploi.
surqualifié pour le poste – emplois.ca
La pression est forte et vous pensez avoir perdu de la valeur sur le marché de l’emploi. Vous avez oublié que vous avez du talent et vous postulez à des postes qui demandent moins de compétences que celles que vous avez réellement.
Cela peut venir d’un manque de diplôme et d’expérience, de votre âge ou d’une période d’absence chez un employeur pour élever vos enfants.
La solution consiste à postuler à des postes qui correspondent à son véritable niveau.
« Qui peut le plus, peut le moins » est un mauvais conseil en matière de recherche d’emploi.
« Qui peu le plus, postulera pour le plus » devrait être la devise du chercheur d’emploi.
Êtes-vous suffisamment « convaincant » ?
Tout au long de votre parcours professionnel, vous avez réalisé des tâches avec un but et un résultat. Ce sont parmi elles que vous allez chercher les plus convaincantes.
Les réalisations convaincantes sont celles à citer en entretien d’embauche.
Si vous évoquez des réalisations d’un niveau au-dessus des tâches qui incombent au poste à pourvoir, vous vous mettez en difficulté. Vous êtes, certes, capable de les exécuter, cependant vous démontrer ainsi des compétences qui sont déphasées par rapport à celles demandées.
Choisissez plutôt vos anecdotes parmi celles qui sont le plus en adéquation avec les compétences demandées pour le poste que vous visez. Ceci, quel que soit le niveau du poste.
Êtes-vous suffisamment « intégrable » ?
En plus de votre savoir-être, le recruteur cherche à se faire une idée de la facilité de votre éventuelle intégration dans l’équipe en place. Ces critères sont toujours absents des offres d’emploi, car ils supposent une bonne connaissance des forces et des faiblesses relationnelles et des attentes des futurs collègues.
êtes-vous la pièce grise ?
Il est quasiment impossible de savoir comment vous pouvez être accueilli au sein d’une équipe en place.
Avec un peu de chance et beaucoup de recherche, si vous connaissez le nom de l’entreprise, au moyen du réseautage, vous pouvez poser la question de l’ambiance de travail. Malheureusement, il est rare de lire de nom de l’entreprise lorsqu’elle recherche via un cabinet spécialisé.
Votre apparence, votre accent, vos difficultés à vous exprimer par oral, votre manque d’humour ou votre humour décalé, vos loisirs, et toute votre personnalité ont une influence sur votre comportement.
Restez comme vous êtes ! En entretien de recrutement, il est contre-productif de tenter de parler contre sa nature. Le langage non verbal est plus important que ce que vous dites.
La façon dont vous présentez ce que vous avez fait et ce que vous êtes a une influence sur l’interprétation du recruteur qui vous écoute. Là encore, il peut vous jauger au-dessus du niveau moyen de l’équipe et estimer que vous n’y avez pas votre place.
Êtes-vous « trop qualifié » pour le N+1 ?
Le futur chef a son mot à dire sur son futur subordonné.
Lorsqu’il rencontre un candidat qui possède bien les compétences recherchées, tout va bien.
Lorsque ce candidat en possède d’autres qui sont celles nécessaires pour devenir le chef à sa place, là rien de va.
Le N+1, le chef direct, va s’opposer à votre embauche par crainte pour son propre poste. Après un temps, plus ou moins court, sa hiérarchie va se rendre compte que vous feriez son job mieux que lui. De plus, il craint aussi que vous le critiquiez, que vous mettiez en doute ses décisions ou sa façon de manager.
Comme il ne tient absolument pas à perdre son poste, il préfère, de loin, rejeter votre candidature.
Êtes-vous en face d’un « bon » recruteur ?
Hélas, vous êtes, peut-être, tombé sur un recruteur incompétent. Hé oui, il en existe.
Parfois le manque de professionnalisme du recruteur peut se retourner contre vous, malgré tous vos efforts. Le recruteur peut manquer de vision, d’écoute et d’empathie. Il peut être provocateur, blessant, manquer de respect, tenter de vous déstabiliser. Il procède par élimination des profils plus par exercice d’un pouvoir plus que par honnêteté intellectuelle.
En tant que candidat, vous ne pouvez vous sentir responsable de toutes les réponses négatives que vous entendez. Quels que soit votre préparation, vos arguments, votre talent oratoire, en plus de vos compétences, soft skills et traits de caractères, il arrive que vous soyez « trop qualifié » pour le poste.
Soyez persévérant, vous trouverez bien le poste qui vous convient.
Philippe Garin, plus de 20 ans de management en entreprise
Pour plus de conseils, contactez-moi : phgarin@gmail.com
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