Critiqué(e) en public : Comment réagir
La critique en public
Dans le monde du travail, il n’est pas toujours facile d’éviter les conflits. C’est même impossible. Quelles que soient les circonstances, à un moment ou à un autre de votre carrière, vous êtes confronté à des rapports difficiles avec d’autres personnes.
Etre critiqué (e) en public est l’un des moments les plus difficiles à gérer parce que le conflit devient connu par ceux qui y assistent, même passivement et de loin –mais toujours à portée de voix.
Si le conflit débute publiquement alors que vous ne vous y attendez pas, alors la situation est encore pire pour vous.
Que ce soit un collègue, un responsable plus haut dans la hiérarchie ou un de vos collaborateurs, la personne en face de vous et qui vous critique ouvertement sait qu’elle agit en public dans le but de vous discréditer aux yeux des autres.
Elle sait qu’il va y avoir des conséquences, pour vous et pour elle.
Son premier but sera peut-être d’exprimer un désaccord sur votre façon de travailler, vos prises de décisions ou leurs absences.
Ce peut, aussi, être un moyen de se lâcher après une accumulation d’appréciations négatives de votre savoir-être autant que de savoir-faire.
Dans tous les cas de figures, le second but sera de vous discréditer, de montrer à quel point vous êtes mauvais et que vous déplaisez.
Il y a donc les deux dimensions : votre travail et vous-même.
Comment réagir ?
1. Evitez une réaction épidermique
Vous contradicteur n’attend qu’une seule chose : que vous réagissiez, que vous rentriez dans le conflit ouvert, en espérant que votre position soit affaiblie, que votre émotion prenne le dessus et vous discrédite encore plus.
Respirez lentement. Comptez jusqu’à dix.
Laissez passer les premiers signes de l’orage, jusqu’à la première respiration de votre interlocuteur.
Puis réagissez avec le moins d’émotion apparente possible.
2. Attention aux sanctions
Si le conflit est ouvert en public par un responsable hiérarchique, vous devez vous retenir plus encore que s’il s’agit d’une autre personne.
Plus longtemps il s’exprimera devant d’autres personnes, plus il perdra de sa crédibilité en tant que responsable. Bien sûr, ceux qui assistent à l’éclat ne l’exprimeront pas. Ils seront spectateurs attentifs, qu’ils le souhaitent ou non.
Lorsqu’un manager en arrive à faire part en public de reproches alors qu’il devrait le faire en tête à tête, c’est qu’il est incapable de gérer ses collaborateurs dont vous faites partie.
3. Sans public
Si vous en avez la possibilité, demandez à ce que la conversation se poursuive sans public.
Convoquez votre collaborateur à un entretien individuel, demandez-le à un collègue, réclamez-le auprès du manager.
4. Essayez de juger les faits et non pas les sentiments
L’attaque est, certes, personnelle. Elle reste en relation avec le travail, pas avec votre personne. Ce n’est pas vous qui êtes en cause, en tant que personne, mais vos actions ou votre manque d’actions.
Essayez de les analyser objectivement en fonction des critiques que votre interlocuteur a exprimées.
Que ce soit devant un public ou dans un entretien individuel, l’analyse doit être la même.
5. Exprimez-vous sur la forme
Quelle que soit la cause du conflit, il n’a pas à éclater en public.
Vous devez l’annoncer à votre interlocuteur avant de proposer un dialogue.
L’autre a alors la possibilité de s’exprimer et vous d’y répondre.
6. En cas d’attaque sur votre personne.
Ne répondez jamais par une attaque sur la personne responsable de l’exposition de ses critiques en public.
Rappelez-lui sa position et que la résolution d’un conflit que peut avoir lieu que si les deux parties le veulent.
Des propos injurieux peuvent être source de plainte en justice (Prud’hommes ou pénal) et les personnes qui ont assisté à l’éclat seront sollicitées pour servir de témoins.
7. Appelez à l’aide, si nécessaire
Si vous vous sentez en position de faiblesse, ou dans l’incapacité à gérer seul le conflit, vous pouvez faire appel à l’aide.
Celle-ci doit être limitée car votre crédibilité peut en être affaiblie.
Cette aide peut être apportée par un collègue, un représentant du personnel ou un responsable hiérarchique.
Il ne faut cependant pas en abuser. Elle ne doit être ni systématique, ni durable.
Elle peut être précieuse lors de la première rencontre, lors de l’exposition du conflit en public ou de la réunion qui la suit, pour calmer les émotions et en chercher les causes.
Dans le cas où vous faites appel à un responsable hiérarchique, celui-ci espéra d’abord que vous serez à même de résoudre le conflit par vous-même.
Personne n’aime être impliqué pour un de ses subordonnés, surtout si les critiques s’avèrent fondées.
8. L’après crise
Que vous ayez réussi à résoudre le conflit ou qu’il perdure, vous ne pouvez échapper au jugement des autres.
Certains considéreront que vous vous en êtes bien sorti. D’autres que vous vous êtes lamentablement comporté.
En tout état de cause, le fait d’avoir subi des critiques en public est déjà une critique à votre encontre.
Sauf surprise totale, des signes précurseurs auraient du vous alerter.
Soyez attentif à ces signes, préparez vos arguments, pour et contre, et convoquez ou demandez une réunion, avant qu’un éclat public n’arrive.
Philippe Garin, plus de 20 ans de management en entreprise
Pour plus de conseils, contactez-moi : phgarin@gmail.com
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